résidence en partenariat avec L’L – chercher autrement en arts vivants, Bruxelles
invisible : Résidence de recherche
« Par l’entremise des couleurs et de leur caractère atmosphérique (sujettes aux variables météorologiques et aux conditions de luminosité), quel langage apparaît (me traverse), quelle langue se (je) compose à partir de mes échanges avec l’environnement humain et/ou non humain ?
La question de ma recherche.
Être en présence dans des espaces choisis par l’équipe de L’L. Explorer leurs alentours dans un périmètre circonscrit. S’y laisser porter, sans autre exigence que de se laisser toucher par leurs couleurs, les temporalités qu’ils invoquent, les énigmes humaines et non humaines qu’ils abritent, les empreintes d’actes réels – vécus in situ – qu’ils accueillent… Autrement dit : mener une enquête, et en être l’outil d’investigation avec mon corps, mes sens, mais aussi mes savoirs, mes intuitions.
La pratique à partir de laquelle j’aborde la question.
Pour chacune de ces enquêtes « de terrain », à travers le prisme des couleurs (de celles de la nature aux coloris de la peinture-teinture), mon corps et ses systèmes sensitif et cognitif se prêtent ainsi à des exercices, des collectes, des états de perception, des tentatives de positionnement et de modes relationnels, qui m’impactent physiquement mais aussi socio-politiquement. À partir de ces expériences qui me font entendre la friabilité du monde, je m’attache à tisser des récits, à composer une langue aux dimensions multiples (physique, verbale, plastique) que j’envisage avant tout comme une « conversation incarnée » – qui cherche notamment à s’articuler et à se développer en relation à son milieu de vie, là et dans l’instant.
Ma recherche porte ainsi sur des logiques de la perception d’un environnement donné et leurs résonances – transmissions – à travers des tentatives d’agencements de récits dans un milieu dé/re-localisé. Éprouver leur pertinence. Comprendre en quoi – et comment – je peux être vecteur actif de ces tentatives. Parvenir à développer une éloquence sensible qui, à la fois, soit à l’écoute de ce qui l’entoure et ait le souci de partager une singulière vision d’images composées.
Quelques-uns des enjeux qu’il me reste à explorer. »
BIO / En danses par essence, Christophe Le Blay s’attache à la diversité des mouvements. Les champs artistiques qu’il traverse interrogent l’art chorégraphique dans sa relation esthétique et politique au monde. Après les Ballet National de Marseille et Ballets Preljocaj, il aborde la diversité des danses contemporaines : Michel Kelemenis, Thierry Thieu Niang, Christophe Haleb,... Ces collaborations chorégraphiques se complètent de celles avec le théâtre et l’opéra, les arts visuels et plastiques, le paysagisme, le stylisme, le cinéma ou la marionnette contemporaine. Les croisements augurés l’invitent à élaborer une parole singulière sur la relation des corps et des matières. Lauréat de la Fondation Pistoletto en 2012 pour Room without a roof, il est partie prenante des créations transdisciplinaires Anémochore et Canons ; tout comme de la conception des Rencontres Internationales Corps-Objet-Image (COI) ou de la coordination de la Plateforme COI, dans le cadre du projet du TJP Centre Dramatique National (CDN) de Strasbourg – Grand Est jusqu’en 2022. Avide de déséquilibres porteurs et d’une action artistique où la transmission interroge les mots et l’état de corps – le juste état d’attention pour répondre aux effets d’une danse en partage – entre sciences sociales et pratique artistique, il obtient en 2018 le Master en Arts politiques de l’Ecole des Affaires Publiques de Sciences Po.
L’L / Depuis la saison dernière, le Nouveau Studio Théâtre a rejoint le réseau international de L’L | chercher autrement en arts vivants. Structure basée à Bruxelles, L’L | chercher autrement en arts vivants accompagne des pratiques de recherche sur le long terme, volontairement inscrites en-dehors de la chaîne habituelle de production et de représentation. Alliant travail réflexif et pratique de plateau, une recherche à L’L est un processus qui s’étend sur plusieurs années à raison d’au moins quatre résidences annuelles, réparties dans différents lieux grâce à un réseau de partenariats internationaux (avec le soutien de Wallonie-Bruxelles international), et pour lesquelles les chercheur·e·s sont accompagné·e·s et soutenu·e·s financièrement par bourse vie L’L fondation d’utilité publique.