Pour un temps sois peu est une histoire de femme trans par le détail, les détails dangereux, les détails cruels, mais les détails réels raconté par une personne qui l’a vécu, vraiment vécu. Dans sa chair et dans son amitié. Et pas une énième histoire fantasmée, écrite ou jouée par un ou une non trans. Pour un temps sois peu est un manifeste, une reprise de pouvoir sur la parole intime des trans. Une tentative de créer plus de culture. Plus de culture, pas plus de fantasme.
Au milieu de tout ça, y’a les détails, le questionnement qu’impose à la société, le parcours trans, son rapport au féminisme, sa presque impossibilité de fuir la binarité. Les micro agressions, les macro agressions. L’importance capitale du rouge à lèvres, les chirurgies faciales qui projettent une étrangère dans le miroir, la difficulté d’aimer et de choisir ses amours dans un monde à la sexualité hétéronormée ; le courage que cela implique, la lâcheté que cela implique. Et finalement le choix le plus évident, celui d’essayer d’être la femme complète, parfaite, celle qu’on ne voit pas, celle qui n’est plus trans, celle qui est hétéro et qui ne remet plus rien en question pour qu’on ne la remette pas en question. L’important c’est d’accepter d’être peu et de se convaincre que l’on est beaucoup pour ne surtout pas réaliser que l’on est peut-être plus rien.
Texte et jeu Laurène Marx
Mise en scène Fanny Sintès
Production, diffusion Emilie Ghafoorian
Création lumière Solange Dinand
DANS LE CADRE DES RÉSIDENCES DIFFUSION FINANCÉES PAR LA VILLE DE NANTES.